Les "Fashion Green Days" c’est quoi ?

Du 23 au 24 mai se tenait à Roubaix, au sein de L’ENSAIT (école nationale supérieure des arts et industries textiles) une nouvelle édition des fashion green days.

Des "fashion green" Quoi ??

Fashion Green Days

Les fashion green days littéralement « les jours de la mode verte »

Verte pas façon St Patrick... Non verte façon écologique !!

Bref, c’est un forum dédié à la mode responsable. Il accompagne le changement de mentalité sur notre façon de consommer. (cf post "petit constat sur le milieu de la mode" du 28 mai )

75 exposants 60 intervenants s’étaient donc donnés rendez-vous dans l’ancienne capitale textile pour échanger autour d’un nouvel enjeu majeur de la mode : devenir plus responsable, plus éthique et plus écologique.

J'ai donc pu assister à des nombreuses discussions entre des acteurs forts du secteur de la mode, des petits créateurs, des chercheurs en nouveaux textiles, des associations, et même des élus pour imaginer des solutions techniques, économique et sociétales pour faire entrer le secteur de l’habillement dans une économie circulaire.

« Nous voulons donner l’envie d’agir concrètement et d’anticiper avant que le système de la distribution classique ne s’effondre. Il s’agit de renouveler les idées en se réunissant dans l’action avec tous les acteurs de la filière, de toutes les tailles » Majdouline sbai

C’est quoi une économie circulaire … et plus précisément une mode Circulaire ?

Imaginez une roue ; quand on fait le tour d’une roue, on revient à son point de départ.

Il en va de même pour une économie circulaire : le produit après avoir été utilisé est réintroduit dans la boucle de production après recyclage. On valorise les déchets en leur donnant une seconde vie. (Laine recyclée, polyester recyclé, création utilisant différents déchets textiles ou surplus… ).

Nous sommes ici dans un cercle vertueux de la consommation.

De plus, toutes les étapes sont réfléchies pour avoir le moins d’impact possible sur notre environnement.

Elle s’oppose à une économie linéaire où le produit est jeté et détruit en fin de vie.

NB : Il est important de savoir que même lors de l’utilisation du vêtement, on participe un peu plus à la pollution due au rejet de microparticule de plastique. En effet, à chaque lavage, des milliers de microfibres plastiques provenant des tissus synthétiques se libèrent sans pouvoir être filtrées par les systèmes d’épuration. Elles finissent dans les océans où elles sont ingérées par de multiples espèces sous-marines pouvant se retrouver elles-mêmes dans notre chaîne alimentaire. Elles mettront des décennies à se dégrader et peuvent contenir des produits chimiques toxiques. Au rythme actuel, d’ici 2050, l’humanité aura déversé plus de vingt millions de tonnes de microfibres plastiques dans les océans.

Qui remercier pour cette initiative :

J’aimerai commencer en vous présentant plus particulièrement :

Majdouline sbai

Madjouline Sbai

Sociologue spécialisée en environnement, Majdouline Sbai a grandi dans le Nord, au coeur du territoire historique du textile français. Elle a co-fondé l’université populaire & citoyenne de Roubaix, qui mène des actions d’éducation auprès d’un public non-académique.

Membre du collectif Éthique sur l’étiquette (ethique-sur-etiquette.org), elle participe à l’émergence d’initiatives de transition écologique et sociale dans les Hauts-de-France et à l’international. Depuis 2016, elle s’investit pour rendre visibles les innovations de la mode plus responsable et développe Après la chute, qui propose des solutions de réemploi et recyclage textiles par le design.

Elle vient de publier "Une mode éthique est-elle possible ?", aux éditions Rue de l'échiquier.

En tant que Vice-Présidente du Conseil Régional Nord-pas-de-Calais, elle est en charge des politiques de soutien aux associations, de cohésion sociale, coopération européenne et internationale. Ce sont des sujets vastes, fastidieux, complexe, mais qui la passionnent.

NORDCréa

L’association Nord Créa est un Groupement d’entreprises, d’écoles de collectivités et d’associations qui entend dynamiser l’écosystème mode et textile régional et développer l’innovation sociale et écologique dans la filière textile, mode et habillement. Il regroupe tous les acteurs de l’écosystème mode, textile et prestataires de services de ces métiers.

la ville de Roubaix

la ville de Roubaix , n’a pas été sélectionnée par hasard. Elle fut le fer de lance du textile lors de la révolution industrielle, elle a dû affronter le déclin du secteur dans les années 1950 du fait de la délocalisation des usines et des ateliers vers des pays à bas salaires.

Mais elle a su rebondir, depuis cinq ans, elle est la première ville française à mener une politique ambitieuse de zéro déchet et espère de devenir un leader de l'économie circulaire dans son territoire. En février 2019, elle a été l’une des vingt premières communes en France à recevoir le label “French Impact” qui estampille les dynamiques d'innovation sociale et d'économie circulaire.

Mais ce forum doit aussi son développement à de nombreux partenaires :

DEFI, la FNH, Eco TLC, l’ADEME, Rev3, CD2E, L’IMMD et MEL pour les organismes

Domotex, Balzac paris, groupe Eram, go for good des galleries Lafayette, IDKIDS communitys (groupe OKAIDI) Jules, Kiabi, le slip Français, veja, up tex pour les marques textiles.

Et bien sûr ENSAIT

La mode à l’avant-garde de l’écologie ?

La mode reprend ici son rôle de vecteur de changement ; la mode est à l’image de la société dans laquelle elle évolue et elle a su donner du souffle à de nombreux mouvements de mutation.

C’est vraiment ce qui est mis en avant dans ce rassemblement. Ici, l’objectif n’est pas de culpabiliser les groupes de mode venus soutenir l’événement mais bien d’innover et de réinventer la façon de concevoir la mode. « Bien sûr, il est temps d’agir et c’est d’ailleurs le thème de cette édition, explique Annick Jehanne, mais l’an prochain le thème sera “Et vous, qu’avez-vous fait ?“ et nous questionnerons alors chacun pour savoir quelles mesures et actions ont été prises ou faites. »

4 temps pour faire évoluer les mentalités

4 cycles de conférences permettaient de montrer l’évolution possible de la mode et les actions possible à prendre pour mettre une meilleure production, avec moins d’impact :

• Le temps d’agir – Etat des lieux

Des responsables d'organisations nationales spécialisées dans le recyclage et l'écoconception textile, dans le soutien au secteur de l'habillement, dans la durabilité des biens de consommation et dans l'économie circulaire nous ont proposé leur analyse de la situation et leur vision pour y remédier.

• Des business models innovants – vendre moins, mais mieux

Nous avons pu voir comment les innovations techniques peuvent réduire les impacts environnementaux tout en permettant d’avoir un modèle économique viable.

• Innover dans la conception – Ecoconception, maîtrise de la chaine de fabrication upcycling …

Comment le réemploi, le recyclage, l'upcycling et l'écoconception des produits peuvent-ils permettre de réduire les impacts environnementaux et la vulnérabilité face aux risques liés à la non-maîtrise de la chaîne d'approvisionnement ?

• Agir sur le territoire

Comment s'inspirer des initiatives de stratégies internationales et locales qui existent déjà ? Comment faire converger les ressources disponibles (matières premières, matières à recycler, savoir-faire, etc.) et une nouvelle stratégie pour les entreprises locales ? Comment fédérer les acteurs locaux déjà engagés pour faire des Hauts-de-France, une région exemplaire ?

Durant ses 2 jours nous avons pu avoir une vision du secteur de la mode et surtout un impulse nouveau. C’est extrêmement positif que des actions pareilles émergent. Et il en ressort deux choses importantes :

1. le bilan est catastrophique

2. Mais, nous voulons changer

Et ça, c’est vraiment une image forte !

Dans les posts suivants, je vous raconterai mes rencontres avec de nombreuses personnes porteuses de projets, mais également ma prise de conscience sur le fait que beaucoup de grand groupe avait déjà pris position en faveur de l’écologie.