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« Créer, Informer, Agir » CIA pour l’acronyme …

  • Julia Reymann
  • 29 avr. 2019
  • 8 min de lecture

Créer, informer, Agir - photo par Thomas Ebélé
Créer, informer, Agir - photo par Thomas Ebélé


Non ce n’est pas une nouvelle série Netflix.... mais, un projet commun entre DreamAct, Une Autre Mode Est Possible et Sloweare.








Mercredi 17 avait lieu la première d’une longue série, je l’espère, de rencontres autour de la mode éco-responsable.


Ces rencontres baptisées « Créer, Informer, Agir » ont pour vocation d’ouvrir la discussion sur la possibilité d’un autre fonctionnement du secteur de la mode. Le but est de regrouper les gens pour favoriser l’action vers un changement positif en présentant des entreprises riches créativements et engagées dans ce mouvement.

On retrouve bien les 3 principes :

  • Créer => c’est le socle de départ, la création au sens artistique

  • Informer => en regroupant les personnes et en transmettant ses connaissances

  • Agir => permettre le changement par l’action grâce aux connaissances

Cette première session qui devrait ensuite se reproduire tous les trimestres, avait lieu à l’Impasse bar et accueillait 3 créateurs qui se sont exprimés sur leurs valeurs, leurs engagements et leurs parcours :


Impasse Bar

Umòja, qui valorise le patrimoine textile et pictural traditionnel africain ; Atelier Unes, qui collabore avec des associations solidaires ; INADEN, qui crée des collections équitables et durables.






Mais tout d’abord nos hôtes :


DreamAct : e-boutiques de la consommation responsable dirigé par Diane et Claire

C’est un site qui met en relation le consommateur qui cherche à mieux consommer avec de belles marques, de beaux produits éthiques et écologique. C’est un site bourré de conseils. Je vous invite vraiment à aller y faire un tour.


Slo We Are : label de confiance et média dédié à la mode éco-responsable fondé par Eloise Moigno et Thomas Ebélé.

C’est une plateforme hybride. Elle référence des marques de mode éco-responsables et elle délivre aussi un label de confiance aux marques.


Une Autre Mode Est Possible : collectif de designers et entrepreneurs indépendants dans la création textile, engagés en faveur de l'économie circulaire et de la cohésion sociale.

Arielle Levy, Elise Redel, Cécile-Jeanne Gayrard et Anne Laure Eustache l’on pensé comme un Label « UAMEP »

Il faut entendre le terme de label comme dans le milieu de la musique : un collectif regroupé autour d’une envie créative. Il mutualise les idées, les envies sur tout ce qui touche à la création textile, qu’elle se tisse ou se tricote. Il s’appuie sur 3 leviers :

  1. Le design social

  2. Les savoir-faire

  3. La signature artistique


 

Après une rapide présentation des 3 organisateurs, la parole a été donnée aux créateurs. Ils ont pu se présenter rapidement pour ensuite répondre aux questions du public.


« Let’s walk together »


UMOJA - Dieuveil et Lancine
Dieuveil et Lancine d'UMÒJA


« Rêver, c’est l’avenir »

Marque de chaussure fondé par Dieuveil et Lancine en 2017.


Umòja qui signifie « unité » en langue Swahili, combine tradition, modernité et innovation tout en valorisant l’artisanat textile et pictural traditionnel africain.







Elle est née de leur volonté de changer le monde de manière transparente, équitable et solidaire. C’est un projet humain avec une réflexion sur l’impact environnemental de l’industrie de la mode.


La marque utilise le maximum de matériaux naturels pour créer des baskets esthétiques, artistiques et réfléchies. Elles sont le résultat d’un mélange entre un travail sur les matières, un savoir-faire artisanal et de la créativité.


Photo by UMOJA

Pourquoi des chaussures ?

« let’s walk together »

On peut faire un parallèle avec l’expression « se mettre dans les baskets de l’autre. » Le fait de faire des chaussures a été un moyen de rencontrer de nombreuses personnes et de partager leur histoire pour mieux les connaître.


Comment se sont-ils fait connaître ?

- Ils ont fait de nombreux salons, pop-up, expositions …

- Sur les réseaux sociaux en postant des vidéos de l’évolution de leur projet, en étant le plus transparent sur la fabrication de leur sneaker (en montrant où sont fait les tissus, où ils sont teints, où elles sont montées …)


Où sont-elles fabriquées ?

Au Portugal.

En Afrique, ce n’était pas possible, ils n’ont pas le savoir-faire contrairement au Portugal. Ils ont essuyé beaucoup de refus (et oui, ce n’est pas facile quand on n’a pas de quantité) mais finalement un petit atelier leur a fait confiance et a relevé le défi. Tout est réalisé près de l’atelier. Faire sa production en Europe permet aussi de mieux comprendre les choses et les difficultés rencontrées, de mieux contrôler la qualité et de pouvoir se déplacer facilement.


Comment sont-elles vendues ?

- Site internet

- Pop-up

- Concept store

- Prochaine étape : ouvrir un magasin en propre


Comment ont-elles été financées ?

- Ils ont participé à divers concours et remporté des prix.

- Ils ont fait appel à des organismes d’accompagnement comme 100jours pour entreprendre.

- Campagne de crowdFunding.


Comment as-tu réglé les problèmes de teinture ?

Le Bogolan ne déteint pas. Les teintures sont naturelles et non-polluantes. Il n’y a pas de contact avec la peau car les chaussures sont doublées avec un revers de finition.


Quelle alternative à la colle ?

La colle utilisée n’est pas animal, elle est à base d’eau. Tout est pensé dans un esprit éco-responsable, pour avoir le moins d’impact possible sur la nature.






# La CIA d’Atelier Unes


Violette et Matthieu d'Atelier Unes

la mode est un vecteur de changement


Atelier Unes, c’est Violette, styliste-modéliste de formation et Matthieu diplômé à la fois d’une école d’ingénieurs et d’une école de commerce. Leur but donner à la mode une conscience sociale et éthique.




Tout commence en 2016, avec la participation à un écofashion tour organisé par Slow we are pour faire découvrir des boutiques de mode responsables. L’idée a germé et Violette est revenue avec une jolie marque : Atelier Unes.


Atelier Unes propose chaque mois un nouveau produit pensé en collaboration avec les clientes. Ces dernières sont sollicitées pour donner leur vision d’une blouse, d’une robe ou d’un pantalon puis Violette dessine un produit qui correspond aux mieux à leurs attentes. Elle crée donc un produit qui plaît au plus grand nombre.


Ils proposent d’ouvrir le dialogue avec les clientes en partant du principe que « si tu penses que la mode éthique c’est moche, investit toi pour la faire changer. »


Photo by Atelier Unes

Leur travail est vraiment basé sur la communication et l’échange. Pour leur première collection, ils ont collaboré avec une association d’aide aux réfugiés. Ils ont ainsi pu rencontrer Vajira une femme Sri Lankaise mère de 4 enfants avec qui ils ont créé leur première collection.

Pour Violette, la mode doit être vue comme vecteur de lien social.


Pourquoi unes ?

Unes car ça commence seule, mais c’est aussi une communauté.


Quels sont les défis que vous avez rencontrés en tant que jeunes entrepreneurs ?

- Partager avec la communauté = retour direct et ce n’est parfois pas facile

- Problème d’argent

- Problème de visibilité


Photo By Atelier Unes

C’est quoi l’entreprenariat pour vous ?

- Apprendre à se connaître soit même.

- Dépasser ses limites

- Accepter les hauts et les bas – ne pas abandonner

- Une aventure incroyable


Un enseignement ?

- Arrêter d’être naïf : le monde n’est pas fait que de personne sincère Quand on travaille dans l’éthique pour être sûre de ce qu’on fait « il faut être chiant ne rien lâcher » dixit Matthieu


Prochain projet ?

Des foulards en plastique recyclé avec une collab différente selon chaque foulard. Le but est que chacun puisse s’approprier le foulard en racontant comment c’est passé leur déclic d’une envie de mode plus responsable






Natty Ngoy


Natty Ngoy d'INADEN


« Crafted in Africa with love »


Indaen est une marque de maroquinerie 100% made in Africa et plus précisément en Éthiopie. Elle est à l’image de la bonne humeur de sa créatrice.







Pour Natty, choisir l’Éthiopie est aussi bien un choix militant que malin.


Photo by INADEN

Militant : c’est un moyen de faire connaître l’artisanat d’Afrique et de faire évoluer son image. Elle se bat contre la vision d’un artisanat ethnique, à base de wax et de mauvaise qualité. Elle veut sortir des clichés et faire du « beau ». Elle veut faire changer les regards et provoquer l’étonnement par la qualité des produits.


Malin : l’Éthiopie est un des premiers pays producteurs de cuir. Il se place dans les premiers exportateurs mondiaux. Il a l’un des plus gros cheptels au monde. Les chèvres, destinées à la consommation sont élevées dans les montagnes par des bergers dont c’est l’unique source de revenue.

Natty, s’est donc tout simplement rapproché du lieu de production.


L’intention : créer de la valeur ajoutée sur place en achetant et en valorisant localement les matières premières disponibles.

Elle a décidé de développer une activité de manufacture locale, pour participer à la création d’emplois : plus d’une vingtaine de femmes et hommes ont trouvé un emploi durable.

Et pour raconter son histoire partout où elle ira, chaque pièce est fièrement tatouée « Crafted in Africa with love ».



Quelles sont vos contraintes ?

Elles sont des 2 côtés de la chaîne : à la production et à la distribution


Pour la production, il faut être sur place le plus possible.

1/Pour comprendre les contraintes et les écarts culturels. Nous n’avons pas les mêmes enjeux. Ce n’est pas évidant de faire comprendre la qualité que l’on recherche et les contraintes d’une production qui va être livrée dans des boutiques européennes alors que pour eux c’est juste une question de moyen de subsistance.

2/ Pour créer un lien, créer une vraie relation de confiance et permettre que les gens se sentent plus engagés. Plus il y a d’implication et plus la relation est fluide.

3/ Pour contrôler la production. Pour eux que l’on utilise un bouton jaune ou rouge, c’est pareil. Ils n’ont pas du tout le même rapport aux choses.


Pour la distribution, il faut aussi faire un travail de pédagogie auprès des revendeurs pour leur faire comprendre que c’est un travail artisanal dans le plus pur sens du terme. C’est aussi une chose à transmettre au client.

Chaque pièce est réalisée à petite échelle. Cela permet de se concentrer sur la qualité des produits et de développer de manière mesurée. Mais il faut aussi accepter que chaque pièce soit unique, chaque peau est marquée naturellement par son environnement. Les petites nuances de grains, marques et imperfections, il faut les accepter, c’est ce qui donnent un caractère unique à chaque pièce.

Ses conseils :

  • De bons reflex de communications : newsletter, pop-up, blog où il faut partager

  • Se faire accompagner pour construire un business plan, pour être challengé, pour se créer un réseau.

  • Apprendre à réfléchir de manière collective.

Comment vend-elle ?

Tout d’abord aux multimarques – elle a dû réfléchir à sa marge en fonction.


Le problème de la marge et des clientes :

Et oui quand on crée une marque on est très vite confronté au problème de la marge et comment faire des bénéfices. Quand on est une petite structure et quand on veut produire éthiquement cela coûte souvent très cher. Pour ne pas avoir des prix exorbitant beaucoup d’entreprise privilégie le B To C (de l’entreprise (Business) aux consommateurs) sans passer par une boutique multimarque qui a aussi besoin de faire de la marge.

Elles sont aussi confrontées aux nouvelles façons de consommer des clientes qui attendent les soldes ou les braderies pour acheter.



Il faudrait repenser le marché, réhabituer les clientes à acheter les produits au prix car ils sont justes. (Merci à certains d’avoir complétement décrédibilisé le marché !)

Pour travailler avec des boutiques, il faut les sélectionner judicieusement et créer un partenariat. Il faudrait s’organiser collectivement entre marque et détaillant pour trouver une nouvelle façon de travailler.



 


Ce fut donc une première session vraiment riche en échange. Une première pierre vers une nouvelle génération de créateur et de consommateur… de créa-cœur et de consom-acteur …

Merci à Sloweare, UAMEP et dreamAct pour avoir rendu ça possible.


Pour faire une synthèse des conseils et remarques :


  • Travailler ensemble en réseaux, ne pas hésiter à se faire accompagner.

  • Être transparent et communiquer – créer une relation de confiance avec le consommateur.

  • Être créatif, être différent.

  • Il faut se déplacer, rencontrer les gens pour encore créer une relation de confiance et un vrai partenariat.

  • Privilégier le B to C.

2 Comments


gihowob927
Nov 07, 2024

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Le buggy à Marrakech permet de vivre une aventure palpitante dans les dunes du désert.

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Khouloud Mimouni
Khouloud Mimouni
Sep 12, 2024

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